Réalisation: Damien RaclotDauliac Krystof Gillier

la fusion de 3 soundsystem partis pour un voyage de 6 mois au fin fond de l'Afrique de l'Ouest.

Partis depuis Paris, 7 camions suréquipés d'images et de sons vont parcourir plus de 10 mille kilomètres pour rejoindre Bamako. Ces " beat freaks ", travellers d'un nouveau genre, repoussent les frontières des raves. Leur quête : retrouver sur les pistes africaines l'esprit freeparty qui soufflait aux débuts des années 90 en Europe.
Ce qu'ils fuient, c'est la tournure qu'a pris le milieu alternatif électro en France. Le Teknival, surnommé depuis peu Sarkoval en hommage au ministre de l'intérieur actuel, a perdu selon eux l'esprit libertaire qui l'animait. La répression, l'encadrement policier et les trafics en tout genre auraient eu raison du mouvement free. A l'origine de ce projet, trois sounds systems français : Les Tomahawks, les I.O.T (In/Out/Through) et les Teknokrates.

C'est dans cette casse du Sud de la France spécialisée dans la revente d'anciens véhicules militaires que le projet African Expedisound est devenu réalité. La troupe décide d'acheter 5 camions 4/4 de même marque. En cas de pépins, ils pourront s'échanger les pièces. Les 5 camions subissent le même sort. Réparés et repeints, l'équipe les débarrassent de leur habitacle arrière pour pouvoir y fixer un immense caisson qui fera office de maison.
Début 2003, aux portes de Paris, quelques heures avant le grand départ, Marc vérifie une dernière fois son installation. Il doit rejoindre le convoi à Chaouen au Maroc.

Chaque camion a un rôle bien précis dans l'organisation. Celui d'Alex assure les repas de la communauté. Celui de Krystof, assistant vidéo dans le civil, a été transformé en salle de montage.Le camion du marseillais Aymeric est lui, affecté au son. Son but, ramener le maximum d'enregistrements pour nourrir les productions futures de son label.

Dans l'un des 7 camions du convoi, plus de 5000 livres scolaires et cahiers récupérés en France, sont stockés. Ils sont distribués au gré des haltes de la caravane. A Bamako, la capitale malienne, le trip prend fin et les beat freak organisent la free party de leur rêve. Loin de la gadoue des Teknivals européens, ils mettent leur soundsystem et ses 15 kilos de son au service des rappeurs locaux en toute liberté.