Jean Sibelius (18651957) Complete Orchestral Works recorded by Sir John Barbirolli.
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Finlandia Symphonic Poem op.26 (00:00)

Karelia Suite Op.ll
I. Intermezzo (08:32) II. Ballade (12:17)
III. Alla marcia (19:35)

Pohjola's Daughter / Symphonic Fantasia Op.49 (24:20)
Valse triste / from Kuolema lncidental Music Op.44 (38:42)

Lemminkäinen Suite Op.22
I. The Swan Of Tuonela / English Horn : Eric Fletcher (44:21)
II. Lemminkäinen's Return (52:20)

Pelléas et Mélisande / Suite from the Incidental Music Op.46
I. At The Castle Gate (58:47)
II. Mélisande (1:03:13)
III. Mélisande at the Spinning Wheel (1:07:12)
IV. The Death of Mélisande (1:09:31)

Scène Historiques / Suite I & II
All’ overture Op.25 No.1 (1:15:37)
The Hunt Op.66 No.1 (1:20:55)
Scena Op.25 No.2 (1:28:46)

Rakastava ‘The Lover’ / for strings and percussion Op.14
I. The Lover (12:35:28)
II. The Way of the Lover (1:40:01)
II. Goodnight, my beloved, farewell (1:42:48)

Romance in C for Strings Op.42 (1:48:29)

Hallé Orchestra
Sir John Barbirolli
Recorded in 196669
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Il est vrai qu'après Kullervo (qu'il retira rapidement), jamais Sibelius n'accompagna la moindre de ses symphonies d'un quelconque programme du moins pas en public. La ferveur patriotique qui s'était en partie exprimée dans Kullervo trouva à s'épanouir pleinement dans les pages qu'il composa à l'appui des revendications d'indépendance de la Finlande à l'égard de la Russie : Karelia, suite en trois mouvements (1893), les deux recueils de Scènes historiques (1899/1911 et 1912) ainsi que le stimulant poème symphonique Finlandia (1899) furent initialement conçus tels des tableaux historiques forme extrêmement populaire durant la dernière décennie du XIXe siècle car autorisant l'affirmation d'un sentiment national.

Par ailleurs, l'exceptionnel talent de Sibelius pour raconter en musique et pour dépeindre une atmosphère (avec ou sans penchant « nationaliste ») ne pouvait que le porter vers le poème symphonique, dont la Valse triste (1904), extraite d'une musique de scène pour la pièce d'Arvid Jàrnefelt Kuolema (« la Mort ») offre en miniature un exemple parfait, ainsi que vers le théâtre, comme dans la musique destinée à la pièce Pelléas et Mélisande (1905), œuvre transformant le symbolisme insaisissable et éminemment français de Maeterlinck en un quelque chose de plus ferme, de plus nordique, mais nullement moins séduisant. Il est finalement devenu de bon ton de parler d'une séparation entre le Sibelius « romantique », celui des poèmes symphoniques et des oeuvres tournées vers le théâtre, et le « musicien absolu » des symphonies.

Il existe toutefois une oeuvre de transition, fascinante, montrant Sibelius symphoniste parvenu à maturité mais apparaissant tel le prolongement immédiat du conteur musical de Kullervo. La Suite de Lemminkainen (18931897, revue par la suite et intitulée Quatre Légendes) est en effet une symphonie à programme en quatre mouvements retraçant l'épopée du héros populaire Lemminkainen, depuis ses triomphes de jeunesse, son voyage aux Enfers et sa propre mort, jusqu'à sa renaissance et son retour. Ce mythe haut en couleur offrit à Sibelius quelques splendides occasions de déployer tout son talent de peintre musical : l'une des pages les plus saisissantes en est Le Cygne de Tuonela, évocation du Cygne Noir des Enfers de la tradition finnoise, chantant tandis qu'il glisse sur l'eau, allant et venant sur la Rivière de la Mort.

Mais ce fut l'idée de la mort et de la résurrection du héros (commune aux légendes du monde entier) qui fournit à Sibelius la trame générale de ce drame symphonique, Le Cygne de Tuonela tenant lieu d'élégiaque mouvement lent et Le Retour de Lemminkainen de finale triomphant. On a beaucoup écrit sur la « profonde logique » déployée par Sibelius dans ses symphonies numérotées ainsi que sur la « relation interne » entre leurs thèmes ; le mot organique s'y retrouve sans cesse, et à juste titre. Cependant les symphonies de Sibelius doivent également leur force d'attraction et de séduction à ses premières expériences de conteur musical. Le musicien absolu et le conteur Proche des bardes anciens sont beaucoup plus intimement liés que Sibelius vieillissant ne voulut le laisser entendre.

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Elgar Enigma Variations, Nemrod / Pomp and Circumstance, March (Century's recording : Sir John Barbirolli) : https://bit.ly/2VWX8Y7